Les forces nouvelles ne désarmeront pas. Le colonel Bamba Sinama, de l’Etat-major des forces nouvelles à Bouaké, a indiqué mercredi qu’il n’était pas question que les casques bleus désarment leurs combattants, contrairement à ce que dit le pouvoir Gbagbo à Abidjan.
"Il n’est pas question qu’on nous parle de désarmement actuellement" a déclaré le colonel Bamba Sinama ajoutant que "le président Gbagbo garde encore ses Mi-24. Ce n’est pas à nous qu’on demandera de déposer les armes. Parce que le président Gbagbo peut faire usage de ses hélicoptères de combat à tout moment". "Nous n’avons pas pris les armes pour complaire. Nous ne déposerons les armes que si les préalables posés par les politiques étaient levés" a encore dit le colonel Bamba.
Guillaume Soro avait indiqué samedi au cours d’un meeting qu’il était hors de question que les casques bleus désarment ses combattants. "Qui vont ils désarmer ? Est-ce que ce sont eux qui nous ont donné les armes?" avait il interrogé avant de dire que la priorité du désarmement était en zones gouvernementales où paradent les miliciens de Gbagbo. Selon le colonel Bamba Sinama, la question du désarmement des ex-rebelles par les casques bleus, n’a pas été abordée lors de la rencontre du mardi avec la délégation de l’ONUCI qui les a rencontré dans leur fief de Bouaké.
Les Forces Nouvelles ne veulent pas entendre parler des Ukrainiens
Au cours d’une rencontre d’explication sur le déploiement des troupes onusiennes en Côte d’Ivoire les Forces Nouvelles ont indiqué mardi, à Bouaké, à des émissaires de l’ONUCI, qu’elles "ne veulent pas entendre parler des troupes ukrainiennes au sein des casques bleus" a constaté Eburnea-Presse.
C’est le général de brigade bangladeshi Rafic Moustapha de la délégation de l’ONUCI qui a expliqué aux responsables politiques et militaires des forces nouvelles les modalités du déploiement des casques bleus sur toute l’étendue du territoire ivoirien. Les forces nouvelles, par la voix du colonel Bamba Sinama de l’Etat-major des forces nouvelles, ont indiqué que les soldats ukrainiens n’étaient pas les bienvenus pour une mission onusienne de paix en Côte d’Ivoire.
"Nous ne voulons pas que les ukrainiens soient déployés sur le territoire ivoirien pour une mission de maintient de la paix" a déclaré le colonel Bamba Sinama. "Les Ukrainiens nous ont combattu pour Laurent Gbagbo. Ce sont eux qui pilotes les hélicoptères Mi-24 de l’armée gouvernementale en tant que mercenaires. Ce sont eux également qui ont bombardé des populations civiles pendant la crise et plus récemment à Abidjan lors de la répression des manifestation de l’opposition du jeudi 25 mars dernier" a t-il justifié.
"Nous ne voulons même pas en entendre parler" a ajouté M Togba Mamadou, adjoint au directeur de cabinet du secrétaire général des forces nouvelles. "Je précise que nous ne parlons pas de nos zones seulement. Mais de toute la Côte d’Ivoire. Nous n’accepterons pas que les troupes Ukrainiennes au sein des casques bleus présents en Côte d’Ivoire." a renchéri M Koné Amadou, le directeur de cabinet de Soro Guillaume.
Par ailleurs, elles ont interpellé les émissaires de l’ONUCI sur le déséquilibre dans le déploiement des casques bleus sur l’ensemble du territoire. Pourquoi y a-t-il une forte concentration des casques bleus dans nos zones alors qu’à l’ouest et à l’est (sous contrôle gouvernemental) il n’y a aucun soldat onusien ? a interrogé M Togba Mamadou.
Le général de brigade Rafic Moustapha a dit avoir pris bonne note des recommandations des forces nouvelles. Il a également dit que le plan de déploiement dont il a parlé n’était qu’une proposition et que rien n’avait été encore décidé. Mais ses propos n’ont pu convaincre les forces nouvelles.